Traduction

Sous les pavés, la jungle


Deux jeunes  vauriens  se nouent d'amitié dans la cour de promenade de la prison de Fresnes. L'un, Milo, lutte pour ne pas tomber dans la délinquance. Captivé par l'histoire de ses grands-parents, une passion née sur les barricades de mai 68, il tire le fil rouge de ce passé et découvre ses racines : Bordeaux, l'Estuaire, les vignobles du Médoc, le bassin d'Arcachon.
Le deuxième, Kevin n'a de cesse que de vouloir grimper dans la hiérarchie de la voyoucratie, s'adonnant aux trafics sordides et commerces d'êtres humains. 
Leurs routes vont-elles se recroiser ?
Peut-on sortir indemne de la prison ?
Le destin en décidera. 

J'espère que vous aurez plaisir à découvrir ce roman.
Je l'ai écrit en temps réel, je veux dire que les événements qui se produisaient dans la vraie vie ont tissé la toile de fond de mon histoire. 
Plus j'avançais dans mon travail, plus il collait à la réalité. Il était traversé en permanence epar l'actualité : le démantèlement de Calais, la campagne électorale...
Et puis, un flash-back sur le passé, s'est imposé comme fil rouge du roman : un retour sur Mai 68, pour parler de l'idéalisme, du romantisme de ce mouvement  et  tenter de jeter un éclairage sur le présent en liant deux époques, en cousant ensemble deux histoires.

Je vous invite à lire quelques chroniques  : 

Dora-Suarez : L'actu littérature noire

Découvrez le meilleur de la littérature noire et des auteurs exceptionnels



Une présentation différente de celle habituelle de mes chroniques. Il m’arrive parfois de ne pas éditer la 4e de couverture pour me laisser aller à parler à l’auteure.
Tout simplement pour vous remercier d’avoir écrit un livre exceptionnel. Un beau livre, un beau récit, un beau roman noir.
Une histoire touchante pleine de tiroirs à ouvrir comme le sont les protagonistes de ce récit qui découvrent pas à pas leur vie. Votre talent, indéniable, est de nous faire croire que peut être, tout peut s’arranger, même au mépris du mensonge. Mais votre ouvrage est habité par le mensonge, et pas des moindres, celui qui conduit à la folie.
Y a-t-il une rédemption ? C’est une gangrène, tous sont infectés par cette vie de merde. Vous racontez la fin du monde, enfin d’un monde, celui où on peut encore espérer.
Magistral, je le propose à la sélection du Prix Dora-Suarez 2019.
Ludovic FRANCIOLI









COUP DE COEUR !
Il y a quelques mois, je découvrais Simone Gélin avec L’affaire Jane De Boy (elle a reçu le prix de l’Embouchure au festival Toulouse Polars du Sud).  Un immense coup de coeur et un grand moment  dans la vie d’une serial lectrice !   A lire absolument !!!
Le thème de son nouveau roman me faisait un peu peur,  mes craintes se sont vites envolées et pour la deuxième fois, l’auteure me laisse en panne devant mon écran, il m’est si difficile de parler de sa pépite et de vous faire ressentir sa grandeur.
Une histoire de petits voyous qui se rencontrent en prison, cela peut sembler très banal et déjà vu… mais sous la plume de Simone Gélin, cela devient tout autre chose.  Une réflexion profonde sur les maux de notre société, un polar sociologique ancré dans l’actualité brulante, oui mais pas que…
L’auteure va bien plus loin, elle réussit l’exploit de mêler plusieurs histoires et deux époques.  Le milieu carcéral, la jungle de calais, mai 68 sous forme de flashs back, une histoire familiale en fil rouge d’une palpitante intrigue à la construction magistrale. Nous suivons Milo, le délinquant au grand coeur, qui cherche à faire la lumière sur l’histoire de sa mère.  Son  périple nous fera voyager de Paris, à Bordeaux, en passant par Calais et le Cap Ferret.
La noirceur, la violence, la cruauté, l’injustice, la rage transpirent au fil des pages pour se mêler à l’espoir, la lumière, la loyauté, l’humanité… L’immense talent de Simone Gélin nous fait toucher le sublime et l’amour en une fraction de seconde.
Simone Gélin est une virtuose, ses romans  sont des perles rares et si particulières.  C’est une magicienne des mots, sa poésie noire est magnifique,  elle me touche, me percute et sa sensibilité m’émeut jusqu’aux tripes.
J’ai envie de vous  poser une question: pourquoi diable ne parle-t-on pas plus de Simone Gélin et de son talent fou ?  Si vous ne la connaissez pas, ruez vous sur ses romans de toute urgence !
Il faut la lire, un point c’est tout !!!



L'Académie du Bassin


Simone Gélin qui vit au Cap Ferret, a déjà évoqué le Bassin dans son précédent roman, « L’Affaire Jane de Boy », pour lequel elle avait obtenu en 2017 le Prix de l’Embouchure qui lui avait été remis lors du festival toulousain « Polars du Sud ». Elle nous revient cette année avec un roman, « Sous les pavés, la jungle » (*) beaucoup plus original qu’un polar traditionnel, beaucoup plus fort surtout parce qu’il dépasse le cadre du « thriller » pour atteindre des dimensions politiques et sociales actuelles, particulièrement intéressantes. Roman fort enfin, car sa structure, intensément dramatique, reste passionnante jusqu’au terme du récit.

Trois personnages qui n’auraient jamais dû se croiser deviennent pourtant les héros d’une histoire éternelle car marquée par le sceau du destin. Explication. Resté mystérieux, un accident survenu en 1974 sur les quais de la gare de Bordeaux- Saint Jean va devenir comme le fil rouge angoissant de l’affaire que, près de 50 ans après les événements, les personnages du roman qui y sont liés tenteront de démêler. Que s’est-il donc passé ? Alors qu’un homme court vers elle, à travers les souterrains des quais, une femme meurt écrasée sous un train, devant sa petite fille restée « silencieuse, un masque de terreur sur le visage ». Que s’est-il vraiment passé ? Pourquoi cette enfant en sera-t-elle si profondément marquée, allant jusqu’à troubler la vie du fils et de la fille qu’elle a eus plus tard  et qui chercheront à comprendre, à la comprendre. ? Il faudra plus de trois cents pages pour que la tragique vérité soit découverte.

Elle mettra effectivement longtemps à se faire jour car il faudra que se rencontrent Mounia, une jeune réfugiée marocaine, Milo, un jeune homme injustement emprisonné pour une velléité devenue un délit pour la justice et Kévin, une espèce de petit loubard, lui aussi interné pour une incartade légère. Mais dès lors, on sait que la réunion de ces trois là ne pourra que mal finir. 
A moins que…

Sur cette trame, Simone Gélin nous entraîne dans quatre univers. Deux d’entre eux très glauques, terribles et douloureux. Le premier, c’est celui de la prison de Fresnes. Sa crasse. Sa puanteur. Sa vermine. Ses prisonniers qui hurlent de folie. Qui se suicident en avalant une lame de rasoir. C’est au cours d’une sinistre promenade dans la cour sans soleil de la prison que, déjà fragilisés par ce monde impitoyable, Milo et Kévin se rencontrent et, dans leur désespoir de se sentir injustement broyés par une impitoyable machine à tuer les espérances, ils soudent une amitié solide qui marquera leur destin commun. Sortiront-ils indemnes de cet entassement où plus rien n’a de la valeur, sinon la loi du plus fort ou du plus tordu ? En posant cette question Simone Gélin aborde ce problème de l’incarcération préventive car elle montre comment elle peut noyer les plus faibles, ceux, justement, qui auraient le plus besoin de protection. On l’avouera : un préoccupation très actuelle.

Milo résistera à l’épreuve tant physique que morale de l’emprisonnement mais Kévin va se trouver happé par les mâchoires de la mécanique carcérale qui va l’entraîner vers des trafics de plus en plus sordides. Sorti de prison, un engrenage inexorable l’entraînera vers l’exploitation de la misère humaine la plus inacceptable de notre époque l’argent fait sur le trafic des immigrés qui, entassés à Calais dans des conditions sordides veulent gagner l’Angleterre. On pénètre alors dans cette jungle calaisienne où la malheureuse vie de ceux qui y ont échoué ressemble à cette des prisonniers de Fresnes : même saleté, même entassement, même promiscuité avilissante, même mépris des plus forts. Deux mondes semblables que Simone Gélin décrit avec réalisme, apitoiement et sourde révolte.

Et puis, il y a le troisième monde, comme une douce lumière dans la noirceur des deux autres,  contraste inattendu où sourit la vie paisible au Cap Ferret en hiver, quand les brumes du Bassin tamisent ses douces couleurs, se mêlent aux lourds nuages soulevés par l’océan et se brisent en lueurs paisibles sur de longues plages vides, sur des dunes où seul glisse le vent et sur des eaux qui changent de couleur à chaque coup d’ailes des vols de sternes. Une terre comme neuve que Simone Gélin décrit avec beaucoup de sensibilité. C’est de là, où habite leur grand-père, que Kévin et sa sœur Sophie partiront pour la longue quête de leurs parents dont la disparition les hante depuis qu’ils ont appris la mort tragique de leur grand-mère sous les roues d’un train et que ce drame a conduit lentement leur mère vers une sourde mélancolie qui devient une folle angoisse. Une quête qui les reliera aux événements de mai 68. Et c’est là le quatrième univers que Simone Gélin fait revivre avec une empathie qui n’exclut pas la lucidité. Tous les rêves, tous les espoirs, tout ce que veut conquérir la jeunesse se concrétisera dans l’amour que se porteront alors les parents de Sophie et de Milo dans l’exaltation des espérances qui, sous les pavés, croyaient trouver la plage …

Comment Mounia se retrouvera-t-elle mêlée à l’existence de Milo de soeur sa sœur Sophie et de Kévin tombé de plus en plus en plus bas ? Comment Kévin portera-t-il la mort dans la tranquillité d’un soir au Cap Ferret ? Comment Milo se retrouvera-t-il de nouveau en prison et comment son avenir dépendra-t-il d’un juge d’instruction avide de vérité  et dont le travail et la réflexion sont décrits avec finesse par Simone Gélin ? A ce stade du récit, le lecteur ne peut plus alors en rien lâcher car les événements deviennent de plus en plus tendus, créant une succession rapide de surprises et d’inquiétudes éclatant vers un dénouement dont Milo n’espère plus rien. A moins que….

Voilà donc un livre passionnant jusqu’au bout mais qui, dépassant le récit des faits, éclaire de manière originale, vivante et passionnantes notre société actuelle.

J.D.



Sous les pavés la jungle, Simone Gélin


Vous rêvez d’une lecture tranquille ? Passez votre chemin. Vous rêvez d’une lecture qui va vous emporter, vous bousculer, à laquelle vous allez penser longtemps après avoir fermé la dernière page ? Foncez … et lisez « Sous les pavés la jungle » le dernier roman de Simone Gélin paru aux éditions Cairn, du Noir au Sud.
Domi_C_Lire_sous_les_paves_la_jungleSi en mai 68 les murs affirmaient Sous les pavés, la plage aujourd’hui Simone Gélin nous entraine dans un univers où elle l’affirme haut et fort on trouve Sous les pavés, la jungle.
Il s’appelle Milo, simplement parce que sa grand-mère était d’origine italienne, il s’appelle Kevin, mais il ne sait pas pourquoi, puisque sa mère l’a abandonné à la naissance en lui donnant ce prénom qu’il trouve ridicule. Ils se rencontrent à la prison de Fresnes, arrivés là presque par hasard pour l’un, comme si c’était une évidence inéluctable pour l’autre.
Milo a trempé dans une sombre affaire d’attaque à main armée. Reconnu par un témoin, il clame haut et fort son innocence mais ne pourra échapper ni aux mois de préventive, ni à l’enfer carcéral. Dans cette jungle où le plus faible devient la proie du plus fort, il faut se terrer et se faire oublier pour continuer à exister tout en gardant un semblant d’humanité.
A Fresnes il fait la rencontre de Kévin, jeune homme fragile qui ne saura pas résister à la pression et à la violence sournoise tapie entre ces murs, pourtant acceptée par tous, y compris par les matons semble-t-il, car elle est le seul moyen d’en sortir un tant soit peu indemne. Il va se lier entre eux une étrange amitié qui va résister au mal comme au pire, y compris par-delà les murs.
Pendant ses mois de préventive, et pour ne pas perdre totalement la raison, Milo s’est longuement penché sur les secrets inavoués de son passé. Sa mère l’a élevé avec sa sœur, mais elle a perdu la raison depuis bien longtemps, il veut comprendre pourquoi. Une fois libéré, il cherche d’où il vient. Ses investigations vont l’entrainer vers le bassin bordelais, à la rencontre d’un grand père inconnu et la découverte de l’amour qui a foudroyé ses grands-parents sur les barricades, source de tous les mystères. Chemin faisant il va également croiser la route de Mounia, échappée de l’enfer de la jungle à Calais, cette jeune femme le fascine. Avec sa sœur Sophie, ils vont assister à l’évacuation de la jungle, au déplacement de ces migrants éternellement voués à être déplacés, de pays en pays, loin de leurs terres et à la merci des malfrats et des passeurs.
De folles aventures en course poursuite, nous allons suivre Milo et Sophie de Paris au Cap Ferret, de Fresnes à Calais, de leurs vies à celles de leur mère et grand-mère, personnages particulièrement énigmatiques, à la recherche de leurs racines, puis revenir dans un présent empli de mystère et d’espoir.
Des barricades de mai 68 à la jungle de Calais, d’hier à aujourd’hui, des basfonds de Bordeaux, aux cellules de Fresnes, l’auteur nous propose une réflexion sociologique terriblement actuelle. Elle nous entraine dans une course pour la vie, nous prend aux tripes, nous fait aimer follement ses protagonistes, chercher réparation, mais aussi l’amour, la vérité, la lumière, dans un univers de violence et de vengeance contrebalancé par une belle et étonnante humanité. Avoir foi en l’homme et croire en l’amour, la vérité, la loyauté ou la justice ne sont pas de vains mots sous la plume de Simone Gélin. On ouvre Sous les pavés, la jungle, puis on s’y attache, on se laisse emporter, on vibre, c’est assurément une jolie pépite littéraire !
💙💙💙💙💙

Polarmaniaque JM Isebe

"Sous les Pavés, la Jungle" de Simone Gélin

J'annonce de suite la couleur : voilà un superbe "petit" polar , petit n'étant nullement méprisant mais indiquant le format. Car de facto, il est grand , grand par ses personnages, sa construction, sa formidable intrigue , son style , son rythme et son incroyable "twist" final ! On ne peut pas dire que l'auteure fasse dans le manichéisme car le lecteur ne parvient même pas à détester les petits malfrats tel Kevin qui, pourtant se donne beaucoup de mal pour être odieux! Mais le personnage central reste Milo , un voyou qui de facto n'en est pas un , avec sa conscience omniprésente et sa loyauté débordante. Il va découvrir que son histoire personnelle et celle de sa famille, pleine d'ombres et de fureurs pourraient bien être à l'origine des nombreuses et récurrentes difficultés de sa propre existence! Alors, en, compagnie de sa soeur Sophie et d'un journal retrouvé de sa grand-mère, il va poursuivre sa propre thérapie sur un très long cheminement mais je ne vous en dis pas davantage! Sachez qu'il serait fort surprenant que vous soyez déçu(e)s tant ces voyages tant géographique ( Bordeaux, Cap Ferret, Paris, Calais) qu'intérieur de Milo sont addictifs et que les acteurs secondaires ( mais qui sont essentiels à la trame de l'ouvrage) sont superbement dessinés! C'est pour moi le second ouvrage de cette auteure qui m'avait déjà particulièrement attiré l'oeil avec "L'Affaire Jane de Boy", c'est donc une confirmation!  Merci infiniment aux éditions Cairn pour cette belle lecture. 
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