Traduction

vendredi 23 juin 2017

Le Bugue






Beaucoup de charme pour cette invitation, 
Ce week-end en Périgord s'annonce merveilleux...




vendredi 2 juin 2017

quelques mots au hasard...

Chers lecteurs, 

pour que vous ne m'oubliiez pas, voici un autre passage de mon prochain roman...


Plantons le décor : Torpeur de la salle de réanimation. Pas feutrés du personnel. Chuchotis des appareils. Des ventilations de machines exhalent des souffles de vie qui circulent dans des tuyaux. Sur des écrans, des pouls fantaisistes dansent la gigue avec la mort.
Depuis une semaine, sur le quatrième lit en partant de la porte d'accès, on peut voir en entrant, une forme immobile sous un drap blanc, un corps inerte, sculpté dans le marbre.
Une jeune fille pour qui le temps n'existe plus.
Un homme vient  lui rendre visite tous les jours. Il se penche, la nuque raide, bloquée dans une minerve, lui murmure des paroles à l'oreille en lui serrant la main. Il reste un moment, puis repart, à reculons pour ne pas la quitter des yeux jusqu'à franchir la porte.

Un beau matin, la fille se met à battre des paupières, aveuglée par un soleil qui n'entre pas ici, mais qui l'oblige pourtant à cligner des yeux. Elle oscille entre une résurrection et les ténèbres qui l'aspirent. Elle ne se bat pas encore. Elle flotte dans le non-être, suspendue au-dessus d'un abîme qui l'attire.

jeudi 1 juin 2017

Samedi à Mimizan


Chers lecteurs de Mimizan, 


Je vous livre un passage de cette nouvelle : Entre Chiens et Loups.
écrite en 2012 pour le salon du livre de Hossegor


Je suis née dans la dune. Mon père était résinier, ma mère était venue lui apporter son déjeuner dans la forêt, à bicyclette, avec son gros ventre. Ah ! Ça ne l’empêchait pas de pédaler, si tu l’avais vue, me racontait mon père. Elle avait voulu aller regarder l’océan, un caprice de femme enceinte,  disait-il. Dieu merci, il l’avait accompagnée. Il fallait monter la dune. Ils n'avaient pu arriver jusqu’en haut. Elle avait accouché, là, dans un creux, sur la veste de résinier de mon père. C'est lui qui m'avait reçue en premier dans ses grandes mains de gemmeur.
Ce doit être pour ça que j’aime tant cette odeur de résine, les nids dans le sable et mon père.
Pour venir nous chercher, il paraît que cela n’avait pas été simple, ils avaient dû trouver une charrette pour nous ramener tous les trois à la maison.
On habitait près de Mimizan. 
Forcément, j’ai grandi dans cette nature, à cavaler sur les sentiers bordés de genêts, à travers les bois et sur les plages. Ma mère prétendait que j'étais marquée par ma naissance en plein air, et elle était persuadée que je ne pourrais jamais tenir tranquille sur les bancs de l’école.
Mais j’ai aimé apprendre aussi et ça les a surpris, mes parents.