Chers lecteurs,
pour que vous ne m'oubliiez pas, voici un autre passage de mon prochain roman...
Plantons le décor : Torpeur
de la salle de réanimation. Pas feutrés du personnel. Chuchotis des appareils. Des
ventilations de machines exhalent des souffles de vie qui circulent dans des
tuyaux. Sur des écrans, des pouls fantaisistes dansent la gigue avec la mort.
Depuis une semaine, sur le
quatrième lit en partant de la porte d'accès, on peut voir en entrant, une
forme immobile sous un drap blanc, un corps inerte, sculpté dans le marbre.
Une jeune fille pour qui le
temps n'existe plus.
Un homme vient lui rendre visite tous les jours. Il se penche,
la nuque raide, bloquée dans une minerve, lui murmure des paroles à l'oreille
en lui serrant la main. Il reste un moment, puis repart, à reculons pour ne pas
la quitter des yeux jusqu'à franchir la porte.
Un beau matin, la fille se
met à battre des paupières, aveuglée par un soleil qui n'entre pas ici, mais
qui l'oblige pourtant à cligner des yeux. Elle oscille entre une résurrection et
les ténèbres qui l'aspirent. Elle ne se bat pas encore. Elle flotte dans le
non-être, suspendue au-dessus d'un abîme qui l'attire.
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