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jeudi 18 janvier 2018

suite et fin de l'histoire



Huit heures. Pas le temps de reprendre l’interrogatoire de la fille. Coup de théâtre. Une voiture accidentée signalée sur la route des sables blancs, le conducteur affalé sur le volant, mort, une balle dans la tête.  Les traces sur la carrosserie et les marques de freinage suggèrent que l’assassin a dû dépasser le véhicule de la victime en  le serrant jusqu'à lui faire mordre le bas côté et l'obliger à s'arrêter, puis il est descendu et l’a abattu.
Ben voilà le troisième, dit le commissaire. Le dessin du chien est agrafé sur la veste de la victime, même coup de pinceau, même artiste. Une valise dans le coffre, tiens, Ronan Legarrec partait en voyage ou s’éclipsait parce qu’il avait compris que son tour était venu.  Son excursion sera plus longue que prévue et sans billet de retour.
Seul hic pour Martin, le légiste certifie que la mort remonte à une heure du matin, il est formel, or, Mona Louarn a passé la nuit au violon. Il se frotte les sourcils.
Merde alors, commente Tronchard, c’est pas elle !
De son côté, Muriel a pris la route de Pen Ker Traon de très bonne heure ce matin, après avoir passé la nuit à éplucher les articles et tout ce qu’elle a pu trouver sur l’accident de Pierrick Louarn et le décès de sa voisine Maria, des faits concomitants qui ne semblent pas avoir éveillé de soupçons à l’époque. Au domicile de Pierre Louarn, le père du type qui est censé s’être tué en moto, personne. Mais elle est intriguée par l’appentis, adossé à la maison, tout vitré, ce qu’elle peut voir à l’intérieur est édifiant, un atelier de peintre, des toiles en cours, sur chevalet. Elle fonce au commissariat faire son rapport.
Dix heures, une lettre arrive avec le courrier, déposée pendant la nuit dans la boîte, elle est destinée au commissaire. Elle est signée Pierre Louarn, il s’accuse des trois crimes, sa vengeance accomplie, il déclare vouloir disparaître en mer. Il a pris le large dans la nuit, à bord de son voilier.
Mona Louarn à priori disculpée. Pourtant, Martin continue à avoir des doutes, se demande si le grand-père et la petite-fille ne sont pas de mèche. Si le vieux n'a pas simplement achevé le travail commencé par sa petite fille. Comment savoir ? Il livre ses soupçons au juge qui l’envoie paître. Vous lisez trop de romans, mon vieux, ce ne sont pas des crimes de jeune fille, persifle le magistrat pour qui l’affaire est bouclée, un mandat de recherche du criminel est lancé. Il n'a pas besoin de se compliquer la vie avec deux coupables, il en a assez d'un.
Il conseille à  Mona Louarn de ne pas traîner dans le patelin et  recommande qu’elle soit protégée jusqu’à Rosporden où elle prendra le TGV pour Paris.
Le commissaire l’accompagne d'abord à l’hôtel récupérer ses affaires. Dans la rue, un incident se produit sous son nez, qui pourrait l'intéresser s'il n'avait l’esprit ailleurs. Il ne prête pas assez attention à la femme qui trébuche au moment où elle les croise et s’agrippe à Mona  qui la retient in extremis.

Sur le quai, le policier songeur, convaincu qu’une part de la vérité lui échappe, emportée par ce train, le regarde disparaître à regret.
 Mona, appuyée à la fenêtre du compartiment, contemple le paysage de bocage breton qui s’enfuit. Un peu nostalgique. L’océan lui manquera. Dans quelques heures, elle s’envolera pour la Sicile, mais ses racines sont ici, un jour elle y reviendra.
Elle décachette la lettre que la femme sur le trottoir a glissé dans sa poche et sourit.
« Je fais route vers Syracuse, j’y serai dans cinq ou six semaines, si les vents sont avec moi.   Ton grand-père »







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