Traduction

vendredi 2 juin 2017

quelques mots au hasard...

Chers lecteurs, 

pour que vous ne m'oubliiez pas, voici un autre passage de mon prochain roman...


Plantons le décor : Torpeur de la salle de réanimation. Pas feutrés du personnel. Chuchotis des appareils. Des ventilations de machines exhalent des souffles de vie qui circulent dans des tuyaux. Sur des écrans, des pouls fantaisistes dansent la gigue avec la mort.
Depuis une semaine, sur le quatrième lit en partant de la porte d'accès, on peut voir en entrant, une forme immobile sous un drap blanc, un corps inerte, sculpté dans le marbre.
Une jeune fille pour qui le temps n'existe plus.
Un homme vient  lui rendre visite tous les jours. Il se penche, la nuque raide, bloquée dans une minerve, lui murmure des paroles à l'oreille en lui serrant la main. Il reste un moment, puis repart, à reculons pour ne pas la quitter des yeux jusqu'à franchir la porte.

Un beau matin, la fille se met à battre des paupières, aveuglée par un soleil qui n'entre pas ici, mais qui l'oblige pourtant à cligner des yeux. Elle oscille entre une résurrection et les ténèbres qui l'aspirent. Elle ne se bat pas encore. Elle flotte dans le non-être, suspendue au-dessus d'un abîme qui l'attire.

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